Mathis Dossou-Yovo, le rebond du basket français

Interview

Mathis Dossou-Yovo, le rebond du basket français

Si le football incarne le sport populaire par excellence en France et en Europe, une autre discipline peut se targuer d'occuper cette place notamment outre-Atlantique. On parle évidemment du basketball !

Si le basket français a du se résoudre à dire au revoir à la génération Parker/Diaw et que celui-ci est aujourd’hui incarné par Nicolas Batum, Evan Fournier ou encore le tout nouveau all-star Rudy Gobert, projetons-nous ce que nous prépare l’avenir ? Si Frank Ntilikina a du mal à se faire une vraie place au sein du projet bancal des New York Knicks, Sekou Doumbouya, 19 ans et drafté cette année par les Detroit Pistons fait plutôt parler de lui en bien. Mais ces deux jeunes représentants de la balle orange française pourrait bien être rejoint bientôt par un certain Mathis Dossou-Yovo. Âgé de 19 ans, le pivot de 2m03, prêté par l’Elan Chalonnais, fait ses armes du côté de la Pro B à Evreux et à l’ambition de rejoindre la NBA le plus vite possible. Avant de savoir s’il aura l’honneur un jour d’être appelé par Adam Silver et d’arborer la casquette d’une franchise NBA, Beside Sport vous présente un jeune homme bien dans son et ses « baskets » !

Mathis, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Mathis Dossou-Yovo, j’ai 19 ans. Je suis basketteur professionnel et au niveau de mon parcours jusqu’à présent, j’ai été sélectionné en équipe de France U15, 16, 2 fois U18 et U19. J’ai une médaille de bronze en U18 lors du championnat d’Europe 2018 et une médaille de bronze à la Coupe du monde des moins de 19 ans en 2019. J’ai également remporté l’Euroligue junior en 2017 à Istanbul avec l’INSEP.

Dans quel environnement familial as-tu grandi ?

Je suis le seul sportif de la famille ! J’ai un grand frère de 21 ans et une petite soeur de 11 ans. Ma petite soeur commence à s’intéresser au sport mais mon frère pas du tout. Et mes parents n’ont jamais été de près ou de loin dans le monde du sport.

Comment était l’enfance du côté de Châteauroux ?

Ce ne sont que de bons souvenirs car j’y ai passé pratiquement toute ma vie ! Je tiens beaucoup à cette ville car c’est là où j’ai grandi avec tous mes amis, notamment mes deux meilleurs amis qui font également du basketball. Donc quand on y retourne, on refait les mêmes choses que lorsque l’on était plus jeune : marcher dans la ville, aller au cinéma,…

Et à l’école ?

Je vais pas mentir, je n’ai jamais été un grand grand fan de l’école. Après, j’ai eu mon Bac ES mais j’ai toujours préféré le sport.

Etais-tu déjà le plus grand de ta classe ?

Oui j’ai toujours été le plus grand et facile (rire) !

On parle rarement des problèmes que pose la vie de tous les jours pour les gens de grande taille. Pourrais-tu nous en dire plus là-dessus ?

C’est sur que de faire plus de 2 mètres, ce n’est pas anodin et cela interpelle les gens et du coup, ils nous posent facilement des questions. Il y a eu des moments où c’était un peu ennuyant car ce sont toujours les mêmes choses : « Je me sens tout petit », « Tu fais quelle taille ? ». Mais finalement, on finit par s’habituer et honnêtement, cela ne me dérange pas plus que ça.

Quel est ton premier souvenir de basketball ?

Je pense à un de mes premiers entraînements quand j’avais 10 ans. Je me souviens du lieu et de l’échauffement. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que j’aimais vraiment le basket et que c’était super cool. Et ensuite, j’ai rapidement eu envie de devenir meilleur, d’améliorer mes points faibles et surtout j’avais très envie de jouer pour gagner. Par exemple, j’ai fait pas mal de judo mais cela ne m’a jamais procuré le même plaisir que le basketball.

Quelles sont les qualités qui ont rapidement fait de toi un bon basketteur ?

Déjà malgré le fait que je sois grand, je suis mobile. J’ai toujours été un athlète complet qui court, qui saute,…ce qui est loin d’être le cas pour beaucoup de grands. Après, c’est vrai que ma taille m’a facilité les choses au début. Ensuite, j’apporte beaucoup d’importance à la défense et je suis très dur. Et enfin, j’ai de bonnes mains et je me débrouille plutôt bien avec le ballon.

Cela a toujours été un rêve d’être un basketteur professionnel ?

C’est sûr qu’à partir du moment où le basket a pris une place très importante dans ma vie et que j’adorais cela, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire et que l’objectif était d’aller au plus haut niveau.

Que retiens-tu de tes années à l’INSEP ?

Je retiens énormément de choses car j’ai rencontré de très bonnes personnes que cela soit des amis, des coachs et également des athlètes d’autres sports. C’est une période importante dans ma vie car je suis arrivé là-bas à 15 ans et j’en suis sorti à 17 ans. Au delà du fait que je me suis peaufiné en tant que basketteur, je suis passé de l’adolescence à la vie d’homme. J’ai beaucoup appris que cela soit sur le plan du basket ou sur l’humain. Jusqu’à présent, c’est la partie la plus importante de ma vie !

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Tu évolues aujourd’hui en Pro B puisque tu es prêté par ton club de Chalon-sur-Saône qui joue en pro A. As-tu un plan de carrière ?

Je suis arrivé à Chalon-sur-Saône à 17 ans et j’ai tout de suite été intégré avec les pros. Donc j’étais relativement précoce et pendant cette année, j’ai appris beaucoup de choses. Cette année, la deuxième, il y a eu l’arrivée d’un nouveau coach et mon temps de jeu a chuté. On a donc envisagé un prêt à Evreux en Pro B pour regagner du temps de jeu. Aujourd’hui, mon objectif, c’est de me relancer, d’utiliser la Pro B pour m’exprimer et améliorer mes points faibles et mes points forts. Sur le court terme, retrouver des sensations puis retrouver la Pro A, performer et par la suite, penser à la NBA car c’est mon objectif. J’ai envie d’y aller le plus tôt possible !

La Draft NBA, on y pense forcément lorsque l’on est jeune comme toi ?

On y pense, c’est sûr ! Après, c’est quelque chose qui se prépare et si je dois m’y présenter, il faudra que je sois prêt. Ensuite, il faut savoir que la Draft, ce n’est pas la seule façon d’aller en NBA donc on va voir ce que l’avenir me réserve. Si on prend l’exemple de Sekou Doumbouya, il a été drafté très jeune mais chaque joueur est différent.

Quelle franchise supportes-tu ?

Les Lakers ! Je suis beaucoup cette franchise notamment depuis l’arrivée de LeBron James là-bas. C’est le joueur qui me fait le plus rêver en NBA malgré le fait qu’il n’évolue pas à mon poste.

 

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Make room in the Louvre.

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Que penses-tu de cette mode des intérieurs fuyants qui se doivent de bien tirer à 3 points comme Kar-Anthony Towns par exemple ?

C’est vrai que cela devient de plus en plus important pour les pivots que cela soit par l’habileté à dribbler, à jouer des 1vs1 et tirer à 3 points. C’est quelque chose que l’on voit de plus en plus dans le basket moderne et sur lequel je travaille beaucoup. On s’offre une autre dimension car un joueur qui ne peut pas tirer, c’est bien plus facile de défendre sur lui.

Le lifestyle NBA, cela représente quoi pour toi ?

C’est sûr que cela fait rêver ! Ils gagnent beaucoup d’argent, ils sont dans un cadre de vie incroyable, ils évoluent avec les meilleurs joueurs, c’est le très haut niveau et c’est donc très attractif.

Et au niveau du style vestimentaire des joueurs ?

J’aime et je m’intéresse beaucoup à la mode donc c’est top et aujourd’hui, cela fait partie du folklore NBA. Selon moi, le joueur le plus stylé, c’est Kelly Oubre Jr !

 

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‪“The Present is a gift. The Future is a myth. The Past is History.” #Shhh 👂🏽🖤♾‬

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As-tu des liens avec certains joueurs français qui évoluent en NBA ?

Je connais Evan Fournier depuis un petit moment car la soeur de mon ancien coach à l’INSEP, Lamine Kebe, est la compagne d’Evan. On échange assez souvent sur Whatsapp. Et puis je connais aussi Sekou depuis tout petit. On était à l’INSEP ensemble et également à Orléans.

Kobe Bryant, il évoque quoi pour toi ?

C’est clair que son décès et celui de sa petite fille, cela a touché tout le monde du basket mais cela a aussi eu une impact mondial. C’est une légende…et même pour ma génération car quand j’étais plus jeune, il était au top. Cela a été un choc car hormis le fait qu’il soit mort, cela nous rappelle que cela peut aller très vite. Kobe, c’est un des meilleurs joueurs de tous les temps et tout cela est tragique.

Néanmoins, pour moi, le meilleur c’est LeBron non seulement pour ce qu’il fait sur le terrain mais aussi en dehors !

L’équipe de France, c’est un objectif ?

C’est sûr et certain car cela fait longtemps que je porte le maillot bleu en jeune et je ne compte pas m’arrêter là. Je veux remporter des médailles et des titres avec l’équipe de France et cela est un vrai objectif en parallèle avec ma carrière individuelle.

 

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Miss this jersey 🇫🇷

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Quel est ton regard sur les réseaux sociaux et notamment Instagram ? Quelle image souhaites-tu véhiculer ?

Les réseaux aujourd’hui, cela prend de plus en plus de place dans la vie d’un athlète. Après, je n’ai jamais été passionné par les réseaux et à la base, je ne réfléchissais pas trop et je mettais un peu ce que je voulais.

Je suis un peu plus dessus maintenant mais l’objectif, c’est que cela reste authentique tout de même. Mon compte Instagram, c’est moi ! Et pour les gens qui liront l’article, n’hésitez pas à m’envoyer des musiques (rires).

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