Aymerick Gally à la pointe de l’épée française

Interview

Aymerick Gally à la pointe de l’épée française

S'imposer de la pointe de son épée n'est pas chose évidente en France mais Aymerick Gally compte bien se rendre indispensable, lui qui a déjà connu les joies de l'équipe de France et qui compte bien la retrouver, notamment aux JO de Tokyo !

A 22 ans, Aymerick Gally est un escrimeur qui n’a pas le temps d’attendre ! En effet, originaire de Nouvelle-Calédonie, celui qui a choisi l’épée comme arme de prédilection, a déjà pu connaître le maillot bleu en 2016 lorsqu’il avait dû remplacer au pied levé, Daniel Jérent, alors blessé au dos, puis en délicatesse avec l’AFLD en raison de trois « no shows ». Aymerick avait alors remporté l’argent aux championnats d’Europe par équipe et avait participé aux Mondiaux. Depuis, la concurrence s’est intensifiée mais il reste tout de même dans les 6 meilleurs épéistes français et conserve toutes ses chances pour faire partie de l’équipe qui ira aux JO de Tokyo, son principal objectif. Si on évoque souvent une certaine maturité liée à l’âge en escrime, Aymerick compte bien montrer qu’il a les épaules pour affronter l’adversité et que la France aura besoin de lui pour aller chercher une ou des médailles lors de la prochaine olympiade. D’ici là, Beside Sport vous fait découvrir ce jeune champion bien dans sa tête et bien dans son époque !

Peux-tu nous raconter ton premier souvenir d’escrime ?

Alors mon premier souvenir d’escrime n’était pas forcément positif et c’était lors de mes premiers championnats de France. J’arrivais de Nouvelle-Calédonie où je remportais tout avec beaucoup de facilité et je me disais que ça serait la même chose en France et je me suis fait éliminé au premier tour (rires). Du coup, cela m’a donné envie de m’améliorer mais c’est un souvenir dont je me souviendrais toujours.

Comment as-tu découvert l’escrime en Nouvelle-Calédonie ?

Cela s’est fait un peu par hasard ! En fait, je suis d’une famille vachement sportive, mon père était pentathlète militaire et ma mère était judokate. Donc naturellement l’été, mon père m’inscrivait dans des camps sportifs dans lesquels il y avait de l’initiation à l’escrime. J’ai essayé et j’ai tout de suite accroché.

Pourquoi avoir choisi l’épée plus qu’une autre arme ?

Dans mon premier club, on débutait au fleuret et après lorsque l’on était en minimes, on pouvait essayer l’épée et ensuite faire un choix…et du coup, pour moi ce fut l’épée. En vrai, j’avais toujours eu l’envie de faire de l’épée depuis que j’étais tombé sur Fabrice Jeannet lors des Jeux Olympiques de 2008. J’ai adoré son escrime très créative et j’ai voulu faire de l’épée grâce à lui.

As-tu vu une évolution entre cette escrime pratiquée 10 ans avant et celle d’aujourd’hui ?

Oui l’escrime a beaucoup évolué et on privilégie le côté physique plutôt que la créativité et donc la technique. Dans tous les sports, il y a eu beaucoup d’évolutions notamment niveau physique et en fait la plupart des sportifs sont des athlètes exceptionnels. Mais je reste persuadé que l’on peut lier les deux !

Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon épéiste ?

Je comparais cela à un jeu d’échecs. Cela nécessite beaucoup de patience et de stratégies que tu mets en place. Bien entendu, il faut être très agile, réactif et explosif mais sans une bonne tactique, on arrive à pas grand chose. Il faut également une capacité d’adaptation énorme car selon la forme du jour, le tireur en face, il ne faudra jamais faire la même chose pour espérer remporter le match.

 

L’escrime est un sport individuel mais aujourd’hui, tes plus beaux résultats ont été réalisés en équipe, comment vois-tu les choses à ce niveau-là ?

Ce qui est bien en France, c’est que l’on a la chance de s’entraîner tous ensemble ce qui n’est pas le cas de l’Italie par exemple où ils s’entraînent dans des clubs différents. Du coup, je pense que cette cohésion fait notre grande force en France. C’est un sport individuel mais vu que l’on s’entraîne ensemble, que l’on tire ensemble, on tisse un vrai lien avec ce groupe de 12 personnes.

Beside Sport - Aymerick Gally à la pointe de l’épée française -  -

Quelles sont les relations que tu as avec tes coéquipiers en équipe  ?

C’est assez sain et clair ! En gros, les plus anciens nous parrainent, nous guident et nous on écoute et on prend exemple sur leur parcours et leur expérience. Mais on a la volonté de prendre leur place et ils le sentent (rires). Après malgré notre différence d’âge, il n’y a pas de fossé de génération et je m’entends super bien avec Yannick Borel qui a 30 ans et on discute comme deux potes du même âge.

Que représentent les Jeux Olympiques pour un escrimeur ?

C’est le graal et le moment attendu toute une carrière pour un escrimeur ! Pour ma part, si j’avais la chance d’y participer, j’aimerais le vivre de deux manières. Bien entendu, être concentré sur ma compétition mais également m’imprégner un maximum de cet évènement interplanétaire qui n’a lieu que tous les 4 ans et de revenir avec des souvenirs plein la tête. Les anciens me répètent que c’est un évènement à part.

Est-on forcément fan de films de capes et d’épées lorsque l’on pratique l’escrime ?

Oui et non, ça dépend de la personnalité de l’escrimeur. Quand on m’identifie à des personnages de Star Wars ou encore Zorro, cela me fait rire et il ne faut pas tout mélanger. Après que la Fédération d’escrime se soit liée à la pratique du sabre laser, je trouve cela super intéressant et je suis pour en faire un sport à part entière.

A choisir entre une médaille d’or par équipe ou une médaille en individuel aux JO, que préfères-tu ?

Tout d’abord ce que je voudrais par dessus tout, c’est un titre. Après une petite préférence pour l’individuel même si par équipe, c’est top car c’est un groupe qui gagne !

Article suivant

«
BS

Souhaitez vous recevoir des notifications ?

Non merci Oui
X

Vous etes actuellement hors ligne